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 Pardonne-moi --- by Athéna (-16)

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Athéna
Déesse de la Guerre
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Athéna


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MessageSujet: Pardonne-moi --- by Athéna (-16)   Pardonne-moi --- by Athéna (-16) Icon_minitimeDim 18 Jan - 2:06

avertissement: ceci parle de relations entre hommes, et le sujet est assez dur
il n'y a aucune scène explicite, si je l'ai interdit au moins de 16 ans, c'est à cause du sujet


auteur: Athéna
support: histoire originale
genre: yaoi, inceste


PARDONNE-MOI


« Pardonnez-moi mon Père parce que j’ai pêché. Cela fait bientôt quatre ans que je ne me suis pas confessé. »

Serrant fortement le tissu de son costume tout neuf, Nathanaël se retint de s’effondrer. Il n’osa pas porter son regard sur la grille qui le séparait du Prêtre.

« Je vous écoute, mon fils… »

Chapitre -I- la déchéance

Il était un petit pays nommé Galhétymésis, un pays ancré dans des traditions ancestrales de la Noblesse et du Clergé, et sous le règne d’une longue lignée de Rois riches et puissants. Le monarque était appelé la Lumière Galhétyenne, et l’Etat était bien autonome des pays voisins qui adoptaient peu à peu des régimes démocratiques par souci d’équité entre les différentes classes sociales de la nation.

Le Comte de Vyaris vivait seul avec ses trois enfants, sa femme étant morte en couche à la naissance de Madeleine Maya, la petite dernière. L’aîné, Guillaume Julius Alhan, dit Anie, portait tout l’héritage de sa famille dans son allure, sa générosité et son visage qui semblait avoir été sculpté par les plus grands génies. Il passait le plus clair de son temps sur le dos de son cheval à galoper pendant des heures. Le cadet était plus sage. Nathanaël Raphaël avait hérité la beauté de sa mère et la patience tranquille de son père. Il aimait être avec son frère et galoper avec lui, mais une santé fragile l’empêchait de suivre Guillaume aussi loin qu’il l’aurait voulu. Tous les trois étaient chéris par leur père qui vieillissait à vue d’œil. Ils étaient heureux, malgré l’absence de leur mère, dans leur manoir simple et accueillant. Leurs domestiques se plaisaient dans cette propriété assez modeste mais digne de leur riche maître qui n’était que bonté et sagesse. Le Comte était particulièrement fier de ses enfants, de deux ans d’écart chacun, tous plus beaux les uns que les autres.

Mais le temps devenait plus dur quand Guillaume atteignit ses dix-sept ans. Influencés par les pays voisins qui ne voulaient pas d’un allié gouverné par une monarchie, le peuple commençait à se soulever contre les Nobles et contre le Roi, car il n’était pas question pour eux de changer l’ordre des choses. Un vent de révolte s’annonçait sur Galhétymésis, il n’était plus bon d’être un aristocrate. Pendant ce temps, chez les enfants du Comte Vyaris, l’humeur n’était pas à la crainte. Rien n’est plus innocent qu’un enfant, quelque soit son sang. Nathie fêtait ses quinze ans.
- Mon fils, tu deviens adulte maintenant, dit le vieux Comte à son cadet. C’est un âge très important pour un homme.
- Oui père.
- Tu as encore du temps avant de me rattraper, petit frère, railla Guillaume en lui ébouriffant ses longs cheveux bouclés.
- Quand cesseras-tu de me prendre pour un enfant ? gronda Nathanaël en se protégeant de son bras.
- Quelque soit ton âge, tu seras toujours plus jeune que moi.
- Nathie ! s’exclama Madeleine. Tu ouvres mon cadeau en premier, s’il te plaît ?

Et le reste de la soirée Nathanaël joua du piano pour lequel il avait un véritable don. Avant même qu’il ne sache marcher, on l’avait assis devant un clavier. Depuis, il n’avait plus quitté le grand piano à queue d’un blanc immaculé. Il reproduisait à la perfection les chefs-d’œuvre de l’époque, puis il commença à faire ses propres compositions. Le son de son instrument faisait vivre le manoir, et tous prenaient du plaisir à l’entendre. Parfois, ils se réunissaient autour du garçon, et ils chantaient joyeusement.

Pendant la nuit, toute la propriété fut réveillée en sursaut. La chemise un peu débraillée, Guillaume entra précipitamment dans la chambre de son frère. Le château était assiégé, il fallait s’enfuir le plus rapidement possible.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda Nathie en se frottant les yeux.
- Le peuple se révolte, répondit l’aîné. Contre le Roi, contre la Noblesse… Lève-toi, il faut partir ! Ils s’en prennent à notre château.

Nathanaël colla son visage à la fenêtre, les mains tremblantes posées à plat contre la vitre. Des centaines de villageois encerclaient la demeure, torches et armes à la main dans un esprit de violence et de colère.
- Pourquoi nous ? murmura l’adolescent de quinze ans.
- Ne te pose pas de questions, suis-moi !

Dans le couloir, ils retrouvèrent leur père en compagnie de Madeleine qui pleurait de peur.
- Guillaume, prend ta sœur avec toi. Occupez-vous d’elle. Partez par la forêt, vous serez en mesure d’atteindre le couvent à l’écart de la ville.
- Et vous, père ? demanda le jeune homme, inquiet.
- Ne te fais pas de soucis pour moi… dit le vieux Comte en passant chaleureusement sa main dans les boucles de son aîné. Je vais tenter de les raisonner. Partez maintenant. Mettez-vous à l’abri tous les trois. Guillaume, tu es responsable de ton frère et de ta sœur, je compte sur toi.
- Oui, père.

Les enfants partirent par la petite sortie derrière le château tandis que le Comte alla à la rencontre de la foule en colère. Arrivés dans les sous-bois, les enfants s’arrêtèrent un moment, angoissés.
- Père nous rejoindra ? demanda Madie.
- Oui, répondit son grand frère, pourtant pas convaincu. Attendez-moi là, je ne vais pas loin.

Il s’éloigna un peu, cherchant à apercevoir son père. Tout ce qu’il pouvait voir, c’était une foule bien regroupée et agitée, tenant des torches et des fourches à bout de bras. Il entendit des cris de douleur, des plaintes, et il reconnut la voix. C’était son père. Il se retenait d’aller le rejoindre pour lui porter secours. Il sentait toute la rancœur des paysans envers la Noblesse et cela l’immobilisait. Il ne pouvait rien faire, et il ne voyait pas ce qu’il se passait. Il ne pouvait que rester là, à entendre son propre père se faire assassiner. Il prit donc la décision de revenir en arrière pour s’échapper avec son frère et sa sœur.
- Où est père ? demanda à nouveau la petite fille.
- On doit y aller. Sortons de la propriété. Allons au couvent, dit Guillaume. Au nom de la Chrétienté, on nous donnera asile.

Les rues étaient désertes, ce qui facilita la fuite de la fratrie. Ils parvinrent sans mal à quitter la ville jusqu’à ce que le couvent soit à portée de vue. C’était un soulagement. La nuit était froide, et le vent du nord brûlait la peau. Guillaume frappa avec de grands coups rapides à la porte en bois.
- Ouvrez ! Je vous en supplie ! Par la grâce de Dieu, je demande asile ! Nous sommes des enfants !
- Grand frère, j’ai froid… se plaignit Madeleine.
- Je vous en prie, ouvrez ! répéta Guillaume en cognant plus promptement.

Nathanaël serra sa sœur contre lui.
- Ça va aller, dit-il.
- Asile ! Pitié, je demande asile !

La porte s’ouvrit et une dame âgée enveloppée de l’habit des nonnes apparut devant eux, surprise par le vacarme et les cris. Elle regarda tour à tour chacun des enfants.
- Seigneur… dit-elle. Que vous arrive-t-il, mes pauvres petits ?
- Nous avons nul part où aller, répondit Guillaume, visiblement touché dans son orgueil de devoir s’abaisser à quémander.
- Grand Dieu… entrez donc, mes enfants. Venez au chaud.

Ils se retrouvèrent dans une modeste salle à manger devant un feu bien chaud, des couvertures sur les épaules. Une dizaine de nonnes les entouraient, l’air compatissant et protecteur. Le silence régnait dans la salle. Madeleine pleurait dans les bras de son frère aîné. Elle avait compris qu’elle ne verrait plus jamais son père. La Mère Marie-Thérèse, qui les avait accueillis, allait prendre la parole quand des acclamations retentirent. Dans les champs voisins, les villageois, les meneurs de la rébellion défilaient en criant victoire. On entendait des chants révolutionnaires, des chants haineux contre la Royauté. Nathanaël perdit le peu de couleur qui lui restait sur les joues et Madie se crispa.
- Ils viennent de quitter notre maison, murmura Guillaume. Ils nous cherchent, sans doute, dans le but que l’humiliation de notre nom et de notre rang soit totale.
- Vous êtes les enfants du Comte de Vyaris, n’est-ce pas ?
- C’est exact.
- Je peux comprendre leur colère, dit Nathie d’une voix tremblante. Leur désir de justice… mais… comment peuvent-ils détruire des vies ? Nous ne sommes que des enfants ! Combien de fils et de filles de nobles souffrent de cette période de troubles ?
- Ne vous inquiétez pas, rassura une jeune nonne en posant sa main sur la tête du jeune homme. Vous êtes en sécurité ici. Reposez-vous et restez aussi longtemps que vous le voulez.
- Nous ne vous remercierons jamais assez, ajouta l’aîné de la fratrie.

Les lits étaient en bois, grossièrement montés. La pièce était sombre, un peu poussiéreuse, mais les enfants ne s’en plaignaient pas. Ils avaient du mal à croire que, la veille, ils étaient chaleureusement installés autour du piano de Nathanaël, bien loin d’imaginer que leur vie était sur le point de prendre un tournant différent. Guillaume était assis sur un des lits, sa sœur blottie contre lui. Ils devaient alors se résoudre à vivre cacher dans ce couvent. Tout le monde était d’une extrême gentillesse envers eux, mais l’aîné ne semblait pas soulagé pour autant.
- Qu’est-ce qui vous préoccupe ? demanda la Sœur Anne-Marie, une semaine après.
- Pendant combien de temps cela va durer ?
- Je l’ignore, Seigneur Guillaume. Il faut attendre que la colère du peuple soit apaisée.
- Pensez-vous, vous aussi que ceux de mon rang méritent un tel châtiment ?
- Je ne prône aucune violence. Nous sommes bien jeunes vous et moi pour y comprendre quoi que ce soit. Mais vous verrez : tout s’arrangera.
- J’aimerai y croire.

Madeleine se lia très vite avec la Sœur Anne-Marie et elle réclamait de moins en moins son père. Mais la situation leur était douloureuse. Pour ses deux cadets, Guillaume était devenu plus fort et protecteur, Nathanaël aidait les Sœurs du mieux qu’il pouvait, et Madeleine ne pleurait plus. Ils auraient pu vivre indéfiniment cachés dans le couvent. Le bruit courrait qu’on les recherchait mais par prudence le secret restait bien gardé. Cependant, un matin, Nathanaël ne se leva pas, pris par une de ses crises qui se manifestaient par une violente poussée de fièvre ainsi que des vertiges qui l’empêchaient de tenir debout. On ne pouvait rien faire d’autre qu’attendre mais on fit venir le médecin quand même. Celui-ci reconnut immédiatement les enfants du Comte de Vyaris.
- Je vous en prie, murmura Guillaume, les yeux entourés de cernes bien marquées à force de veiller sur son frère. Il ne faut pas qu’ils nous trouvent !
- Je comprends. Soyez sûr de mon silence. Mais je crains que je ne puisse rien faire pour votre frère.
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MessageSujet: Re: Pardonne-moi --- by Athéna (-16)   Pardonne-moi --- by Athéna (-16) Icon_minitimeDim 18 Jan - 19:00

Très bon début CoOolLl
je peux pas encore juger si j'aime l'histoire ou pas, faudrait en lire plus. Donc vivement la suite!
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MessageSujet: Re: Pardonne-moi --- by Athéna (-16)   Pardonne-moi --- by Athéna (-16) Icon_minitimeDim 18 Jan - 19:10

L’état de Nathie empirait malgré tout. La situation ne l’aidant en rien. Le docteur insistait pour qu’on l’emmène dans un hôpital, mais cela voudrait également dire qu’ils seraient tous les trois retrouvés. Même si Madeleine pouvait s’occuper de son frère avec patience, c’était Guillaume qui restait auprès de lui chaque heure de chaque jour. Il ne pouvait pas se résoudre à le laisser seul.

Un soir, des bruits inhabituels se firent soudainement entendre. Madie dormait profondément dans les bras de Guillaume. Inquiet, le jeune homme se leva, tenant fermement ses cadets contre lui. La porte s’ouvrit. Un homme âgé de plus de trente ans entra dans la chambre, suivi de près par la Mère Marie-Thérèse qui se mit entre lui et la fratrie.
- Roland, je vous en prie ! Ce ne sont que des enfants, des protégés de Dieu !
- Vous rendez-vous compte que nous les cherchions depuis bien longtemps, ma Mère ?
- Ils ont le droit d’asile ici, et nul ne peut le braver !

Bien qu’elle fût petite, Marie-Thérèse ne semblait pas impressionnée par la carrure impressionnante de Roland. Celui-ci ignora la nonne et fit emmener les enfants à l’extérieur. La pluie tombait drue et Nathanaël était dans une semi-inconscience. Refusant de laisser ces enfants aux mains des rebelles, la Sœur Anne-Marie serrait fermement Madeleine contre elle et ne quittait pas les deux frères des yeux. Croyant Nathie apte à tenir sur ses jambes, Roland le prit par le bras. L’adolescent s’écroula dans la boue, incapable de se relever.

« Ne le touchez pas ! s’écria Guillaume. Vous allez le tuer ! »

Il se défit de l’homme qui le tenait fermement et se précipita sur son frère. Avec une profonde tendresse, il le serra contre lui. Nathanaël ouvrit lentement les yeux, un sourire aux lèvres. Il prit la parole. Sa voix tremblait légèrement.
- Pardonne-moi, grand-frère. J’avais promis d’être fort.
- Tout ira bien si tu restes avec moi.
- Prend soin de Madeleine.

La fatigue reprit le dessus. Il voulut toucher le visage de Guillaume mais son bras était trop lourd. Il retomba mollement sur le sol. Cet effort lui fit perdre conscience, et le regard désespéré de son aîné n’y changeait rien. Tant de gens les entouraient. Tant de regards hostiles les fixaient. Mais Guillaume se sentait si seul en cet instant, si inutile et misérable. Il se recroquevilla sur son frère. C’étaient des assassins. Ils lui avaient pris son père… et maintenant son frère.

« Pourquoi vous acharnez-vous à déchirer notre famille ? » demanda-t-il.

Madie était immobile dans les bras de Sœur Anne-Marie, impuissante devant un tel spectacle. Ce ne pouvait être qu’un cauchemar. Oui, elle allait se réveiller dans son lit bien chaud au château. Elle irait se jeter dans les bras de ses frères, leur raconter cet horrible rêve. Nathanaël jouerait du piano pour la consoler et Guillaume rirait quelques instants pour la taquiner avant de la serrer contre son cœur. Elle savait qu’elle serait bien protégée dans les bras de son aîné. Cela ne pouvait pas se passer ainsi. Sa famille ne pouvait pas être détruite. C’était totalement impossible ! La pluie traîtresse meurtrissait ses joues, lui murmurant sournoisement que c’était la pure vérité. Non, elle ne rêvait pas. Son père était vraiment mort. Son bon papa qui avait tant pris soin d’elle. Nathie était lui aussi en train de disparaître. Son Nathie… son piano… sa musique… son sourire… sa douceur… Elle pâlit. Tout à coup, elle avait grandi. Elle se détacha de la Sœur et se mit entre Roland et ses frères.
- Par pitié ! s’exclama-t-elle. Ne m’enlevez pas ma famille !
- Madeleine ! coupa Guillaume. Retourne auprès des Sœurs !
- Mon frère est très malade, ajouta-t-elle en joignant les mains. Sauvez-le, ce n’est qu’un enfant qui joue merveilleusement du piano ! Il n’a jamais rien fait de mal ! Je vous en supplie !

Ses larmes émurent la plupart des adultes qui les entouraient. Roland ne répondit pas immédiatement. Il semblait réfléchir à ce qu’il allait faire. Il se mit à sourire et fit un signe de tête à ses compagnons.

« Puisque tu le demandes, petite fille, je vais exaucer ton souhait. »

Guillaume avait les yeux écarquillés. Un homme s’approcha de lui et prit l’enfant inconscient dans les bras.
- Nous l’emmenons dans un hôpital. J’ai décidé de vous laisser tranquilles.
- Où l’emportez-vous ? demanda Guillaume.
- Je viens de vous le dire.
- Vous n’avez pas le droit de nous le prendre ! s’exclama le jeune homme sur un ton de défi en se relevant.
- Je vais me gêner. Soyez assurés que vous ne risquez plus rien. Vous pouvez me remercier, rien ne m’oblige à vous dire exactement où il va aller. Estimez-vous heureux que je ne fasse pire, répondit Roland en s’éloignant.
- Laissez-le-moi !

Guillaume avait crié en se jetant sur l’homme qui tenait Nathanaël. Plus rapide, Roland lui donna un violent coup de poing dans l’estomac. Le jeune homme en eut le souffle coupé. Sa vision devint floue. Il ne vit que deux semblants de silhouettes humaines se retourner et s’éloigner avant de tomber à genoux, paralysé. Il voulut crier le nom de son frère mais il ne put échapper qu’un faible murmure. Son cœur allait s’arrêter. Il le savait. Il perdit conscience dans les bras de Madeleine. Quelques heures plus tard, il se réveilla en sursaut dans un lit du couvent. Il mit une dizaine de minutes avant de comprendre qu’on avait enlevé Nathanaël et qu’il n’avait rien pu faire. Il pâlit. Jamais de sa vie il n’avait été séparé de son frère, et il n’avait jamais pensé à une éventuelle séparation. Il avait toujours cru qu’ils resteraient ensemble. C’était une chose tellement naturelle pour lui… Non, Nathie n’était pas parti. Cela était impossible. Il devait bien être quelque part. Il rit un instant. Où qu’il puisse être, il leur écrirait bien une lettre, alors ils sauraient… ils ne se feraient aucun soucis. Mais ils n’eurent aucune nouvelle. Guillaume pourtant voulait y croire.

Il attendait, patiemment, immobile dans son lit, refusant de se lever, refusant de parler, refusant de se nourrir. Il ne voyait pas Madeleine pleurer à son chevet, lui tenant la main. On fit appeler le médecin qui déclara qu’il ne pouvait absolument rien faire. Guillaume n’était pas malade. Il restait là, allongé sur le côté, les yeux dans le vide. Cela dura des jours entiers. Sœur Anne-Marie se pencha sur lui. La seule chose qui pouvait le réveiller désormais, c’était les mots. Il fallait lui faire comprendre, le raisonner.

« Vous n’avez pas le droit de vous montrer égoïste. Vous ne pouvez pas vous abandonner maintenant, monsieur Guillaume. Il vous reste Madeleine. Avez-vous pensé à elle ne serait-ce qu’une seconde ? Votre petite sœur a besoin de vous. Cessez de vous laisser envahir par votre peine. Vous allez vous en sortir tous les deux. Mais reprenez-vous je vous prie ! Au nom de votre sœur ! »

Guillaume se mit à trembler et leva les yeux vers Madie qui lui serrait fermement la main. Des coulèrent sur ses joues et il se redressa, tenant sa sœur contre lui. Il lui demanda longuement pardon tout en pleurant comme un enfant.

Chapitre -II– une vie nouvelle

Il aurait voulu ignorer cette réalité mais il se devait, en tant qu’aîné, de se relever et de prendre sa sœur en charge. Il se remit donc à manger et à marcher mais ces longs jours de jeûne l’avaient affaibli et il se remit progressivement. Puisqu’ils avaient tout perdu, il était nécessaire de gagner eux-mêmes leur vie. Une fois totalement sur pied, Guillaume partit chercher du travail en ville. Il n’avait aucune expérience et cela lui était longuement reproché. Finalement, il trouva une place d’apprenti dans un atelier de serrurerie. Il dut à nouveau mettre sa fierté de côté pour qu’il soit accepté. Il attendit quelques mois avant de quitter le couvent pour s’installer dans un petit appartement meublé, sombre à cause de l’unique fenêtre donnant sur la rue et un peu délabré. Mais c’était tout ce qu’il pouvait se payer avec le salaire qu’il gagnait.

Politiquement, le pays évoluait à une vitesse folle. Le Roi prit la décision d’écouter son peuple et il instaura un parlement et une nouvelle constitution alliant monarchie et démocratie. Ainsi les attaques contre les nobles cessèrent et ceux qui furent étaient réhabilités. Cependant il était trop tard pour la famille de Vyaris. Le Comte était mort, et ses descendants disparus. Guillaume prit la décision d’oublier cette partie de leur vie, d’oublier leur héritage. Sans Nathanaël, la vie ne pouvait reprendre son cours. Il était désormais responsable de Madeleine. Il travaillait beaucoup pour qu’elle ne manque de rien. Mais la jeune fille comprenait à quel point son frère avait changé. Son insouciance avait disparu. Il ne souriait plus autant qu’avant, et il était même surprotecteur envers elle. Même si son amour pour elle était intact et qu’il le lui prouvait tous les jours, il s’isolait souvent, l’air triste. Il y avait un vide dans son cœur qui ne serait jamais comblé. Et Madeleine savait pourquoi. Nathie lui manquait, à elle aussi, mais pour Guillaume, c’en était insupportable. Il se devait d’ignorer cette solitude.
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